Un article récent du journal américain The New York Times* a fait quelques remous dans la communauté astrologique. Les astrologues sont particulièrement agacé·e·s par la malhonnêteté intellectuelle dont fait preuve l’autrice, Hayley Phelan.
L’article, intitulé « Will Coronavirus Kill Astrology? » (« Le coronavirus tuera-t-il l’astrologie ? »), reprend un argument habituel des sceptiques de l’astrologie : la Science a affirmé que l’astrologie n’était pas fiable, et les psychologues s’accordent à dire que l’astrologie attire car elle se reposerait sur des biais de confirmation. Les biais de confirmations peuvent être décrits comme la tendance humaine à rechercher en priorité des informations qui confirment ce que l’on sait déjà — une mémoire sélective au service de ses propres convictions.
Il est particulièrement ironique que Hayley Phelan mette en avant les biais de confirmation, car les astrologues qu’elle présente dans son article ne sont pas choisi·e·s au hasard. Elle met en avant Susan Miller, astrologue qui avait prédit une année 2020 prospère, en précisant dès la première ligne qu’elle est une astrologue reconnue comme fiable… Sans vraiment expliquer en quoi, ce que je trouve un peu dommage. Phelan ne précise pas que Susan Miller n’est absolument pas spécialisée en astrologie mondiale, la branche de l’astrologie qui serait à même de se pencher sur les cycles liés aux pandémies.
Une autre astrologue, Chani Nicholas, est ensuite mentionnée et dépeinte comme une « social justice astrologer« , sous-entendant que son contenu intéresse parce qu’elle met en avant ses convictions politiques, et pas parce que l’astrologie présente un intérêt en soi. Je ne doute pas que Chani Nicholas attire plus facilement une certaine audience parce qu’elle parle notamment de racisme, de sexisme et de queerness. Mais je trouve un chouïa gonflé de réduire son travail à cela.
Hayley Phelan omet de mentionner qu’André Barbault, un astrologue français, a écrit en 2011 un article d’astrologie mondiale intitulé « Aperçu sur les pandémies », dans lequel il prédit une pandémie mondiale en 2020-2021… En voici un extrait :
Pour revenir aux pandémies et en remontant le siècle écoulé, les quatre crises de 1918, 1954, 1968 et 1982 sautent aux yeux, les deux considérables ayant été la première, la fameuse «grippe espagnole» qui a fait, dit-on, 25 millions de morts, et la dernière où s’est installé le Sida, lequel est encore plus dévastateur et continue d’être meurtrier. Depuis, il y eut aussi une faible poussée grippale en 2009, tout contre le dernier indice cyclique le plus bas (2010). Il se pourrait bien que nous soyons sérieusement menacés d’une nouvelle pandémie au cap de 2020-2021, à la pointe la plus basse de l’indice cyclique de tout ce XXIe siècle, avec le quintette des lentes rassemblées sur une centaine de degrés, une conjonction Jupiter-Saturne-Pluton pouvant plus particulièrement, et même spécifiquement, se prêter au «tissu» de ce déséquilibre. Il n’en demeure pas moins que cette configuration puisse aussi transférer son noyau de dissonances au terrain des catastrophes géophysiques, sans épargner en dernier lieu la scène des affaires internationales, Nature et Société étant indistinctement touchées.
Loin de moi l’idée de prétendre que les astrologues ne se trompent jamais. L’erreur est humaine, et les astrologues n’y font pas exception. Mais de nombreux·ses astrologues avaient dit que l’année 2020 serait difficile, et ce depuis longtemps. Et oui, certain·e·s avaient émis l’hypothèse d’une pandémie. Chad Woodward en janvier 2019, Debra DeLeo-Moleenar en avril 2018, et comme vu ci-dessus, André Barbault en 2011.
Je pense que les critiques de l’astrologie sont nécessaires et peuvent apporter des réflexions intéressantes. Cependant, elles le sont si elles sont faites avec un minimum de bonne foi… C’est facile de pointer le doigt en disant « Vous les astrologues, vous ne voyez que ce que vous voulez voir », mais il faut regarder la poutre qui est dans son oeil avant de prétendre enlever la paille dans celui de son voisin. Les sceptiques ne sont visiblement pas immunes aux biais de confirmation !
Si vous comprenez l’anglais et que le sujet vous intéresse, il a été exploré plus longuement par les astrologues Chris Brennan et Leisa Schaim dans un récent épisode de The Astrology Podcast, « Misconceptions about Mundane Astrology in the Media« .
*Si vous souhaitez lire une traduction française de l’article du NYT en question, LuneSoleil en a fait une, disponible ici !
A reblogué ceci sur L'actualité de Lunesoleilet a ajouté:
Traduction de l’article que j’avais partagé sur ma page Facebook L’actualité de Lunesoleil et qui ferait polémique auprès des astrologues. En Faite la critique est plus facile que la tolérance entre les astrologues et sous Vénus rétro en Gémeaux ou la communication doit être adapté au niveau de connaissance et d’aptitude à comprendre ce qui est étudié.
Je dirais que la première chose pour un astrologue serait avant de riposter serait de se soumettre à l’influence des astres, ces maîtres symboliques ?
L’étude de l’astrologie à tellement à nous enseigner …
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[…] Tout d’abord : l’astrologie de 2020 était, bien évidemment, assez catastrophique. Le principe même de l’astrologie (pour moi, en tous cas !) est d’étudier le mouvement des astres car ce mouvement reflète ce qu’il se passe sur Terre. Et les alignements de 2020 reflétaient donc les difficultés mondiales que nous avons connues. L’astrologue André Barbault avait d’ailleurs évoqué la possibilité d’une pandémie dans un article spécialisé dès 2011, en ayant observé les alignements planétaires lors de précédentes pandémies (cf article dédié). […]
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[…] à des évènements extrêmement destructeurs par de nombreux·ses astrologues, y compris feu André Barbault, qui avait prévu une pandémie pour 2020-2021 dès 2011, et Richard Tarnas dans son livre de référence Cosmos and Psyche. Les conjonctions Mars-Saturne […]
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