Pourquoi l’on se sent parfois mal durant de bons transits, par Maeg

Cet article est une traduction d’un texte d’un·e estimé·e collègue, écrivain·e, astrologue et herboriste extraordinaire, Maeg Keane de Third Sister. Si vous êtes à l’aise de lire l’anglais et qu’une approche animiste de l’astrologie et des plantes vous intéresse je ne peux que vous recommande de vous inscrire à sa newsletter (gratuite !) qui est un véritable trésor. Maeg a très gentiment accepté que je publie cette traduction de son texte « Why Good Transits Feel Bad Sometimes » : « Pourquoi l’on se sent parfois mal durant de bons transits » .

[Nota bene : Je trouve souvent difficile de rendre justice à un texte en le traduisant ; il y a toujours des choses qui se perdent d’une langue à l’autre, des nuances, des connotations. J’ai ajouté quelques notes de traduction pour remédier à cela.]

Pourquoi l’on se sent parfois mal durant de bons transits

Klaus Pichler, Strawberries, 2012

Les transits de Jupiter et Vénus peuvent nous secouer – de manière qui génère non du plaisir mais de la terreur. Ces planètes amènent la connexion, la joie, le plaisir, l’abondance, l’opportunité, la possibilité, l’épiphanie, la gentillesse. Jusqu’ici, tout va bien. Mais et si ces choses sont si peu familières que, comme de nouveaux organes, on les rejette ?

Et si Jupiter vous amène une opportunité qui vous rend comme un lapin tremblotant sous une ronce ? Et si Jupiter vous montre, dans toutes ces possibilités, toutes vos peurs autour du manque ? Les histoires que vous vous racontez à vous-mêmes – à quel point vous avez le droit d’être petit ou grand ? Et si Jupiter insiste pour que vous ouvriez si grand vos bras pour accepter les cadeaux de cette immense planète, si grand que vous avez l’impression que vos tendons pourraient claquer ? Et si Jupiter vous rappelle à quel point vous êtes interconnecté·e alors vous vous êtes senti·e si seul·e ?

Et si Vénus amène un amour (pas nécessairement romantique) si tendre et bon qu’une vague de chagrin vous submerge, vous alourdissant de souvenirs du si peu d’affection que vous avez reçu par le passé ? Et si les choses sont si bonnes, et pourtant vous vous sentez troublé·e, ce qui vous trouble encore davantage ? Pourquoi ne pouvez-vous pas être plus heureux·se ? Et si cela amène des questions vis-à-vis de votre valeur ?

Et si les croyances même qui maintiennent votre vie, même bancalement, doivent maintenant être ré-écrites ? Et si vous êtes fatigué·e ? Et si vous ne savez pas par où commencer ?

Si l’on vous dit qu’un transit va être formidable, et que vous vous retrouvez à pleurer dans la douche, peut-être que c’est pour cela.

Il est probable que quelque chose d’incroyable, quelque chose de réellement bénéfique soit présent. Mais les transits ne se déroulent pas hors contexte. Toute votre vie s’embarque à bord du train, ainsi que les réalités du fait d’être ici, et d’être compliqué·e de manière belle, dévastatrice, et sans fond.

Si vous avez un transit « positif » et que vous vous sentez au sixième dessous, cela peut aider d’équilibrer les bénéfiques avec leurs maléfiques complémentaires. Nous avons besoin du courage de Mars pour faire face à l’amour Vénusien, surtout lorsque ce dernier ne nous est pas familier. Nous avons besoin de l’énergie martiale pour protéger la part de nous qui a accepté tellement moins que ce nous méritions. Quand les bénédictions de Jupiter sont submergeantes*, les retours sur terre** Saturniens peuvent être nécessaires. Qu’est-ce qu’il se passe réellement ? Qu’est-ce qui est vraiment présent ? Accueillez l’immense vision de Jove avec l’œil stabilisant de Kronos. Un pas à la fois. Jupiter est parfois décrit comme « excessive » , mais je crois que l’excès est une affaire de capacité à contenir***. Si tout peut être tenu (un mot Saturnien), alors cela peut être aussi gros que cela a besoin d’être.

Vénus et Jupiter peuvent amener des expériences magnifiques, délicieuses, nourrissantes. Ce sont aussi des créatures de l’espace géantes qui fonctionnent sur des échelles de temps qui sont bien plus longues qu’un seul transit ou retour planétaire. Cela peut aider de regarder leurs cycles. Quand était la dernière fois que Vénus ou Jupiter a fait quelque chose de similaire dans votre thème ? En quoi cette période de temps était-elle similaire à ce moment dans lequel vous vous trouvez actuellement ? Cela pourrait aussi amener de la clarté.

En ce qui concerne les bons transits, ce que je veux souligner le plus et que vous n’avez pas à tirer le meilleur de quoique ce soit. Vous n’avez pas raté si un transit positif ou une année de profection bénéfique étaient difficiles. Le changement est déstabilisant, même le bon changement. Étirer ses capacités est inconfortable. Les épiphanies peuvent arriver lorsque l’on est au fond du trou. L’espoir peut arriver sous une forme étrange. Ressentir la sécurité, le confort et l’affection lorsque vous ne l’avez pas expérimenté précédemment ou ne l’avez pas expérimenté depuis longtemps est un choc.

Allez tendrement.

Notes de traduction

*overwhelming, dont la nuance m’est difficile à traduire ici ; le mot signifie littéralement submerger, mais peut avoir une connotation d’accablement, de bouleversement, de dépassement…

**reality checks ; d’autres potentielles traductions de cette expression seraient « retour à la réalité » , « prise de conscience »

***containment, encore un terme que je trouve difficile à traduire ici : il me semble que « maîtrise » a une connotation de contrôle plus appuyée que l’idée de contenir, donc j’ai opté pour « capacité à contenir » . D’autres traductions possibles de containment : freinage, endiguement, confinement.


Pour rappel, vous pouvez retrouver l’auteurice de ce texte, Maeg, sur son site web Third Sister !

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