la maison 8 en astrologie, par Diana Rose Harper

La maison 8 vue par Diana Rose Harper

Cet article est une traduction de l’article de Diana Rose Harper « on the 8th house in astrology« . Je remercie Diana Rose d’une part d’avoir écrit cet article que je trouve fabuleux, et d’autre part d’avoir gracieusement accepté que je le traduise.

Diana Rose Harper a un site web et une page Patreon, et vous pouvez également la retrouver sur Twitter et Instagram à @ddamascenaa.

À propos de la maison 8 en astrologie, par Diana Rose Harper

La Maison 8 en astrologie est l’une de ces maisons appelées « maisons sombres », c’est-à-dire l’une des maisons qui ne sont pas configurées en aspect classique (opposition, carré, trigone, sextile) à la Maison 1 du thème. En accord avec son statut de maison sombre, il est souvent difficile de la comprendre complètement, d’y entrer, et de l’appréhender de manières porteuses de sens et de perspectives.

Récemment, l’une de mes contributrices sur Patreon m’a posé une question à propos de la maison 8, lors de l’une de mes discussions en live réservées à ma communauté sur Patreon. Voici sa question, éditée pour plus de clarté.

J’ai un Soleil en maison 8. J’aime beaucoup la Maison 8, mais je ne sais pas pourquoi. Les explications que j’ai reçues au sujet de cette maison ont tout d’abord été des délinéations toutes faites en mode recette de cuisinei, et disent que je suis intense avec une vie déjantée, ce qui ne sonne pas vrai. Cela me rappelle de ta conférence sur la Maison 12, dans laquelle tu disais que tant de délinéations sont juste trop simples. Je les trouve ennuyeuses et j’aimerais complexifier. D’autres personnes dans ma vie ont leur Lune en maison 8, et certain·es de mes ami·es y ont Vénus, ce qui est très intéressant. D’autres ressources disent des trucs comme « Des choses bizarres prennent place dans la Maison 8, les choses sont retardées, les choses s’y retrouvent coincées. » Mais je sais qu’il y a davantage que ça. Je me demandais si tu avais des ressentis vis-à-vis de la maison 8, pour toi-même et dans ta pratique avec des client·es ?

Cette question a amené les réflexions suivantes, réflexions sur la Maison 8 qui se basent sur les associations classiques de cette maison à la mort, les héritages, et les ressources d’autrui :

Une chose que je vois associée à la Maison 8 est beaucoup de honte. Et c’est intéressant, quand j’y pense, car cela va dans plusieurs directions.

On voit la Maison 8 sandwichée entre la Maison 9 du Sens et de la Philosophie et de la Religion, l’exploration de l’existence, et puis de l’autre côté on a la Maison 7 des relations significatives en 1-à-1. Avec la Maison 8 au milieu, on peut se demander : quel sens y a-t-il à ces connexions ?

Mais ! La maison 8 est désaxée ou en aversion à la maison 1, donc on ne peut pas la regarder facilement, directement, tout droit. La question se transforme alors ; quelles sont les significations non-dites qui se déroulent dans ces relations ?

[Clarification importante : quand je dis « relations » , je ne veux pas seulement dire les relations avec d’autres humain·es. Des relations significatives en un-à-un peuvent prendre place avec des êtres plus qu’humains de toute sorte, avec des concepts, des égrégores, des visions du monde, des lieux, etc etc etc.]

S’il y a des significations non-dites au sein d’une relation, si elles ne sont pas faciles à illuminer ou percevoir, s’il est ardu d’être pleinement direct·e avec pleine cohérence et pleine honnêteté, cela peut être amener des ressentis de honte ou de culpabilité.

Au delà de cela, dans notre contexte hyper-capitaliste, individualiste, exploitant, colonialiste, partager des ressources peut générer de la honte. Considérez la honte imposée aux personnes qui continuent de vivre avec leurs parents une fois majeures. Considérez la honte qui accompagne le fait de demander de l’aide, même à des proches. Considérez les longs pavés que les gens écrivent pour expliquer pourquoi leur GoFundMe existe, pourquoi iels sont dignes de ressources financières durant des difficultés énormes. Tout cela est de la honte autour du partage des ressources.

Nous pouvons aussi penser à la maison 8 comme un moment d’épuisement. Selon la motion diurne, le Soleil se lève à l’Ascendant, atteint le Milieu du Ciel à midi, puis se couche vers le Descendant : la maison 9 est là où nous trouvons du sens à nos efforts, là où l’on trouve de la sagesse. Après cette sagesse, après la distribution du savoir, nous allons vers le coucher de la maison 8, vers l’épuisement. Dans une culture obsédée par la productivité, c’est honteux d’être fatigué·e. Même le repos bien mérité et nécessaire peut être incroyablement difficile à prendre, car ne devrions-nous pas être toujours opérationnel·les comme un Soleil de midi en plein été ? Ne devrions-nous pas toujours, toujours travailler et produire et être utiles ? Ne devrions-nous pas être immortel·les ? La maison 8 nous rappelle que, comme le coucher journalier du Soleil, nous ne pouvons pas toujours brûler à pleine luminosité et pleine visibilité ; nous devons aussi nous allonger, renoncer au faire constant, nous reposer.

La connexion entre la maison 8 et la mort la connecte aussi à l’ascendance. L’une des fonctions de la suuhpraymassie blenhshhe* est l’élimination de la connexion à l’ascendance, la subsumation de la culture individuelle dans la gueule béante de la similitude. En tant que maison de la mort et maison des ressources d’autrui, la maison 8 est le lieu où nous trouvons l’héritage, qu’il s’agisse d’héritage littéral comme de l’argent ou des propriétés, ou bien d’héritage métaphorique comme la joie intergénérationnelle ou le trauma épigénétique.

Au sein de l’hyper-individualisme colonialiste capitaliste de la suuhpraymassie blenhshhe, les gens qui reçoivent effectivement des héritages matériels substantifs peuvent expérimenter trop de honte pour l’admettre car cette société met les créations indépendantes de succès sur un piédestal doré, balayant complètement la réalité qu’une telle chose – une « création complètement indépendante du succès » – n’existe pas.

Pour les personnes qui n’ont pas d’héritage substantif, matériel, les choses dont on hérite qui sont relativement faciles à percevoir sont souvent des problèmes en lien avec la marginalisation, que cette marginalisation trouve racine dans la pauvreté, la race, le genre, l’ethnicité, la religion, etc., ou une combinaison de tout cela.

Dans ces deux cas et dans la gradation entre-deux, la maison 8 devient un endroit de honte, un lieu où ces choses priorisées par le capitalisme hyper-individuel sont questionnées et compliquées. La maison 8 rappelle à la personne qui a hérité du succès que ce succès n’est pas créé individuellement ; elle rappelle à la personne qui a hérité de la marginalisation et ses défis que la quête pour se libérer de l’oppression implique bien davantage que le seul effort personnel.

Cela peut faire de la maison 8 un endroit de transformation puissant : lorsque l’on décide en effet de faire le dur travail de regarder les ressentis dégueu que la maison 8 peut contenir, l’on trouve aussi la tendresse qui s’y trouve, la richesse, la reconsidération et re-contextualisation qui s’y cache, la réclamation des héritages et ressources partagées, et l’abandon de la honte attachée au fait de reconnaître que nul·le d’entre nous n’a jamais vécu dans un vacuum, et qu’aucun de nos succès n’est créé de manière indépendante. Il y a du sens qui peut être trouvé ici, le genre de sens qui n’émerge que grâce aux relations interpersonnelles.

*j’ai mal épelé ceci exprès. Si vous n’êtes pas sûr·e de ce que cela veut dire, lisez-le à voix haute.

Vous voulez en apprendre plus sur la maison 8 en astrologie ? Voici des ressources que je recommande :

how to show love to eight house moons, a post by Ari Felix

Diving into Darkness: the 8th and 12th Houses, lecture by Kelly Surtees

Temples of the Sky, a traditional astrology textbook on the houses by Deborah Houlding

The 2nd & 8th Houses with Sam Reynolds & Bear Ryver, episode of The Strology Show Podcast

The Significations of the Twelves Houses Part 2: Houses 7-12, episode of The Astrology Podcast 

Ce post a été écrit sur la base de conversation qui a pris place durant l’un de mes chats en live sur Patreon. Si vous aimeriez nous rejoindre pour un chat en live, regarder les enregistrements des précédents, profiter d’une archive de posts et autres ressources, ainsi que gagner l’accès à mon calendrier pour des sessions en 1:1, vous pouvez me rejoindre sur Patreon ici.

i NDLT : Le texte original utilise les termes de « cookbook astrology », pour lesquels je ne connais pas de traduction aussi rapide et claire. Il s’agit d’une expression qui désigne des délinéations toutes faites pour les placements, par exemple « La Lune en maison 1 signifie x », « La Lune en Scorpion signifie y ». Le sous-entendu est que chaque considération (placement en signe, en maison, aspects, etc) est traitée comme un ingrédient dans une recette de cuisine. La plupart des astrologues considèrent que ce type d’approche est acceptable (voire inévitable) lorsque l’on débute, mais que s’y limiter est dommageable : on ne peut pas regarder un élément d’un thème en isolation.


J’espère que cette traduction vous aura été utile ! Les articles que je publie sur ce blog sont le fruit de beaucoup d’étude et de recherche bénévole pour rendre les connaissances astrologiques plus accessibles ; si vous souhaitez soutenir ce travail et si la perspective de contenus exclusifs (non publiés sur ce blog) vous intéresse, je vous encourage tout comme Diana Rose à aller voir ma page Patreon.


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