Depuis relativement peu de temps, je vois quelques collègues francophones s’intéresser davantage aux décans, un domaine somme toute assez délaissé en astrologie francophone. C’est clairement un des domaines de l’astrologie qui me passionne, en témoigne la série de poèmes décaniques du mois d’octobre, et d’autres articles précédemment publiés. J’aimerais ici parler davantage de comment on peut procéder pour interpréter les décans dans le cadre de l’astrologie natale.

Contrairement à ce que j’ai parfois pu lire, les décans n’ont rien de récent ; ce n’est pas une nouveauté, une énième théorie moderne qui prétend réinventer la poudre. Bien au contraire, les décans sont extrêmement anciens. On est redevable à Austin Coppock et son fameux livre 36 Faces (dont la communauté astrologique anglophone attend la deuxième édition comme le messie !) pour ses recherches poussées sur les décans et leur magie. L’interprétation natale des décans est un sujet très vaste, dont je ne prétends bien évidemment pas faire le tour en un court article.

J’ai écrit précédemment sur les correspondances décaniques qui existent avec les lames de Tarot dans le Rider Waite Smith. En effet, la dessinatrice du RWS semble avoir été considérablement inspirée par des images décaniques traditionnelles, et chaque arcane mineure du 2 au 10 est associée à un des décans astrologiques. C’est aussi le cas dans le Tarot de Thoth, qui est lui explicitement en lien avec les décans, la planète dirigeante du décan et le signe du zodiaque étant indiqués clairement sur chaque carte — par exemple, le 8 of Wands est noté comme Mercure // Sagittaire.

Cependant, il me semble important de souligner que bien que les correspondances entre les décans et les lames soient intéressantes, et un raccourci possible pour certaines interprétations, cela reste un raccourci, et Coppock souligne que ces correspondances ne se valent pas toutes. Certains « fonctionnent » mieux que d’autres, et par exemple Coppock trouve que le 5 d’Épées n’est pas très parlant pour les significations du décan correspondant, Verseau I.

Ainsi, même si prendre les arcanes mineures du Tarot comme support de réflexion pour les décans est précieux, cela ne me paraît pas suffisant pour comprendre et interpréter les décans, du moins si l’on veut approfondir. Les décans sont associés à différentes traditions extrêmement anciennes, sont des captures d’écran de court-métrages élaborés, débordants de mystères et de mysticisme. Il me paraît tout à fait acceptable d’expérimenter avec leurs significations plus ou moins en surface via le Tarot, et ça peut être formidablement utile pour des tirages de Tarot. Cependant, j’aimerais mettre en lumière que s’arrêter là est dommageable à la complexité de ce découpage du ciel millénaire, dont nous avons encore tant à (re)découvrir. Les arcanes mineures sont une partie des images qu’il est possible d’explorer pour interpréter les décans. S’y arrêter signifie passer à côté d’une richesse énorme dans le reste de ce qui nous a été transmis.

Un exemple : Poissons I

Prenons l’exemple d’un placement dans le premier décan des Poissons, où transite actuellement Saturne au moment où j’écris ces lignes. Comment peut-on aborder ce décan et son interprétation natale ?

J’ai écrit plus longuement à ce sujet pour les abonné·es Patreon, avec des informations sur le Soleil et le Lot d’Esprit en Poissons I, notamment tirées des enseignements d’Austin Coppock, ainsi que des nuances relatives aux placements d’autres planètes dans ce décan. Vous pouvez nous rejoindre sur Patreon ici !

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J’espère que cet article aura pu fournir des pistes utiles pour la compréhension des décans dans le cadre de l’astrologie natale. Si vous avez des questions ou des remarques, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires. Si vous souhaitez explorer la place des décans dans votre thème natal en consultation astrologique, voir la page dédiée pour des informations sur la prise de rendez-vous et sur mon approche.

Sources et références sélectives

• 36 Faces, Austin Coppock
• Fomalhaut, Kaitlin Coppock
• The Hermetic Lots, Kira Ryberg