Des noms aujourd’hui quelque peu trompeurs
La notion de planète « bénéfique » ou « maléfique » peut sonner extrêmement intimidante, voire repoussante, au premier abord. Bien que « maléfique » soit maintenant aussi associé à un personnage de fée plutôt attachant, sa connotation est particulièrement déplaisante ; elle n’évoque pas seulement quelque chose de négatif, mais plutôt de franchement nocif et malveillant.
Cependant, cette connotation n’était pas tout à fait la même à l’époque où l’astrologie hellénistique a émergé. Les appellations « bénéfiques » et « maléfiques » désignaient des planètes qui produisaient quelque chose de plutôt bon ou de plutôt mauvais, mais toute la notion sous-jacente de moralité, de Bien ou de Mal, de Dieu et du Diable, qui infusent nos perceptions de ces termes aujourd’hui, n’étaient pas présentes.
Les Hellènes avaient une mythologie très différente ; les divinités y sont imparfaites, et les Enfers reçoivent toutes les âmes après la mort dans différents endroits plus ou moins hospitaliers. Ainsi, alors que dans les dogmes chrétiens on distingue un Paradis élevé et un Enfer sous-terrain où on ne peut trouver que punition éternelle, les Enfers grecs contiennent un endroit où les héros vertueux peuvent goûter le repos tout comme un endroit où les âmes fautives sont châtiées.
La notion absolue que l’on rattache donc à « bénéfique » et « maléfique » doit donc être nuancée. Et, assurément, les bénéfiques et les maléfiques sont capables de plus de versatilité que leurs noms ne peuvent le sous-entendre.
De plus, ces appellations sont étroitement liées à la notion de hairesis, ou la différence entre carte diurne et carte nocturne. Utiliser les notions de planètes bénéfiques et maléfiques n’a pas grand intérêt en-dehors de ce contexte. Cela fait l’objet d’un autre article.
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