On dit de certaines personnes qu’elles s’épanouissent sur le tard. Comment cela peut-il être illustré dans le thème natal ? Cet article explore quelques pistes.
Je suis retourné·e à l’endroit où j’avais photographié des fleurs pour l’article sur l’entrée en Bélier. Le parterre que j’avais photographié a deux côtés ; l’un était déjà en fleurs, l’autre s’apprêtait à l’être mais la plupart des fleurs étaient encore fermées. Cette fois-ci, les fleurs de la dernière fois s’étaient fanées, et celles qui tardaient à s’ouvrir étaient en revanche particulièrement épanouies. Les tulipes étaient si ouvertes qu’une personne qui les admirait à côté de moi se refusait à croire que c’étaient bel et bien des tulipes ! Cette floraison tardive n’était pas moins belle que la première. Et je suis bien heureux·se d’avoir pu assister à l’épanouissement de tout le parterre avec ce petit décalage.
Cela m’a fait penser à la floraison tardive dans une vie humaine. Certaines personnes ne trouvent pas leur voie tout de suite. Il arrive qu’il y ait beaucoup de ralentissements, de difficultés au début de la vie ou pour toute la première moitié. Évidemment, il n’est pas simple de définir une « floraison tardive » à proprement parler : comment décide-t-on ce qui est « tardif » et ce qui ne l’est pas, sur quels critères ? Et n’est-ce pas un peu péjoratif de qualifier cela de « tardif » ?
Il y a différentes possibilités en ce qui concerne la défintion, et il me semble que même si l’on peut se fier à différents repères culturels, ça reste souvent un peu subjectif. Mon propos ici n’est pas d’essentialiser un certain âge, et de prétendre que toutes les personnes de 7, 18, 30, 45 ou 60 ans ont toutes exactement les mêmes préoccupations, les mêmes grands évènements de vie. Au contraire ; tout l’intérêt de parler de floraison en décalage avec la norme est de souligner que l’on peut s’épanouir hors des sentiers battus.
Je ne souscris pas à l’idée que quelqu’un d’aîné·e est forcément plus sage, et que quelqu’un de plus jeune est forcément plus inexpérimenté·e. Les expériences humaines sont très complexes et variées, et même si l’on peut se livrer à un certain nombre d’observations générationnelles, il me semble que l’on oublie trop souvent que beaucoup de ce que l’on prend pour acquis comme « naturel » et « biologique » en termes d’âge est socialement construit en majeure partie. Ce qui ne veut pas dire que ça n’existe pas ou que ce n’est pas important : mais cela signifie en revanche qu’il y a peut-être davantage d’exceptions à la règle qu’on ne pourrait le penser a priori.
Trêves de considérations sur l’âgisme : qu’est-ce qui pourrait indiquer, dans un thème natal, que quelqu’un connaîtrait un épanouissement en décalage, s’épanouir « sur le tard » ? La planète qui représente les limites, les ralentissements, les restrictions, la lenteur et le vieillissement est bien sûr Saturne. C’est l’astre le plus lent à se déplacer dans le zodiaque parmi les planètes du septénaire.
Une planète en aspect dur à Saturne pourrait souligner une floraison tardive dans le domaine qu’elle représente. Par aspect dur, on entend ici conjonction, carré ou opposition. L’astrologue Christina Caudill propose les délinéations par mots-clés suivantes pour les planètes en aspect à Saturne comme indiquant cette qualité de ce que l’on nomme en anglais late bloomer :
- Soleil en aspect dur à Saturne : difficultés à rayonner, s’affirmer
- La Lune en aspect dur à Saturne : difficultés à trouver la satisfaction, la satiété
- Mercure en aspect dur à Saturne : difficultés à communiquer
- Vénus en aspect dur à Saturne : difficultés à se lier, à créer ou entretenir des relations
- Mars en aspect dur à Saturne : difficultés liée à l’indépendance
- Jupiter en aspect dur à Saturne : difficultés liée à la foi, aux croyances, aux valeurs, à l’espoir
- Uranus en aspect dur à Saturne : difficultés liée à la liberté, la libération
- Neptune en aspect dur à Saturne : difficultés liées aux illusions
- Pluton en aspect dur à Saturne : difficultés liée aux rapports de pouvoirs
Il est important de noter ici que la difficulté n’est pas synonyme d’échec ou d’impossibilité. Saturne en tant que planète ne représente pas que les limites et la privation, mais aussi la structure et l’autorité. Pour certaines personnes, ce qui est en aspect à Saturne peut indiquer un domaine de la vie où les choses mettent du temps à se développer, mais cela ne suggère pas forcément que le résultat ne sera pas qualitatif !
Par ailleurs, ici les délinéations ne concernent que le rôle des planètes en question ; pour affiner l’analyse, il est sans doute intéressant de prendre en compte les placements en maison également.
Enfin, ceci n’est bien évidemment pas la seule interprétation possible d’un aspect dur à Saturne ! Mais je trouve le concept très intéressant.
Que pensez-vous de cette interprétation des aspects à Saturne ? Vous y retrouvez-vous à titre personnel ? N’hésitez pas à commenter si vous le souhaitez !
Sources et références :
- Cultivating Soul: Saturn Rites of Passage, Christina Caudill
- Hellenistic Astrology: The Study of Fate and Fortune, Chris Brennan
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